Un mois après l’expulsion du « Hangar » par arrêté municipal, confirmé par le tribunal administratif de Montreuil, Didier Paillard maire communiste, expulse encore, cette fois en plein mois de décembre ( le 12) un terrain abritant plus de 300 personnes. Autant de personnes précaires remises dans une situation particulièrement déplorable, à la rue ou avec quelques nuit d’hôtel en générale proposée loin de leur activité, de l’école, des solidarités… Des endroits où l’on refuse la composition familiale telle qu’elle est, demandant a un fils ( père de famille) d’abandonner sa mère que l’administration considère comme une célibataire et non comme une grand-mère, où l’on ne peut être autonome alimentairement puisque dans l’impossibilité de se faire à manger. Des chambres lugubres qui coûtent au passage de l’argent qui pourrait être mieux utiliser face à cette précarité dans laquelle se retrouvent de nombreuses familles.
Didier Paillard aurait retourner sa veste .
Quand on recherche sur internet : « Saint-Denis expulsion,
l’on tombe en première occurrence sur la volonté des maire du 93 de ne pas appliquer
les arrêtés d’expulsion demandé par la préfecture … en 2011 :
« En mars 2011, au sortir de la trêve hivernale, douze Maires de Seine-Saint-Denis
(Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, La Courneuve, Montreuil, Saint-Denis, Saint-Ouen,
Sevran, Stains, Tremblay-en-France, Villepinte, Villetaneuse) ont pris des arrêtés
déclarant leur commune « territoire anti-expulsion ». La mobilisation des villes
signataires, représentant plus d’un tiers de la population sequano-dyonisienne,
symbolisent leur volonté d’en finir avec la pratique des expulsions locatives,
qui est une atteinte manifeste à la dignité humaine. »
Que c’est-il passé depuis ?
Une élection présidentielle ?
Le passage de la droite à la gauche ?
Une élection municipale ?
Les communistes de Saint-Denis ont eu chaud, mais sont restés en place, d’aucuns disent « grâce » aux nouveaux votes des Roumains et Bulgares…
Le renouvellement urbain, qui fait son œuvre comme le souligne le texte parus dans Paris-Luttes info qui recontextualise ces dernières expulsions :
Dans le cadre du repavement en granit chinois du quartier de la gare –
aussi appelé renouvellement urbain – ce qui inclut l’expulsion de
nombreux mal-logés déjà rackettés par les vendeurs de biens, marchands
de sommeil, bailleurs et promoteurs immobiliers avec la complicité du
service municipal d’urbanisme – la mairie de St-Denis a expulsé ce
vendredi 12 décembre un camp habité par 300 personnes. Rue
Charles-Michels. Et comme on ne change pas une méthode qui gagne, la
mairie l’a fait par le biais d’un arrêté municipal, pour la « sécurité »
des habitants.
Le 13 décembre une manifestation c’est déroulée à Saint-Denis :
Face aux loyers trop chers et face à la menace de l’expulsion
Résistons et manifestons toutes ensemble !
Ensemble, on est plus fortEs !
Alors que la trêve hivernale, qui empêche l’expulsion des locataires
(mais pas des squats) [Note de Squat!net: c’est faux, la trêve hivernale
peut aussi profiter légalement aux occupant-e-s sans droit ni titre que
sont les habitant-e-s de squats ; cf. annexe 1 du guide « Le squat de A à
Z » pour plus de détails là-dessus…], a débuté le 1er novembre,
les expulsions se sont multipliées tout le mois d’octobre.
La Seine-St-Denis est devenue le laboratoire de la crise du logement,
de la rénovation urbaine et des expulsions systématiques et violentes.
Mais comment payer un loyer (35% d’augmentation depuis 2000) quand on
est précaire ou chomeur-euse ?
Comment fournir des garanties pour le logement quand on est sans papiers ?
Comment vivre quand notre appartement s’écroule ou peut brûler pour un
rien ?
Comment travailler à l’école quand on dort la nuit dans un local-poubelle ?
Comment garder la tête haute quand la menace d’expulsion plane ?
Comment rester en bonne santé quand son toit n’est que taule ?
Comment se mettre au chaud quand le 115 est en faillite et n’a plus de
proposition ?
Comment trouver des solutions quand même les assistantes sociales de la
ville se mettent en droit de retrait à cause de la pression hiérarchique
et de l’absence de moyens ?
Comment peut-on laisser des enfants scolarisés dormir dehors le soir ?
Que l’on soit locataire, squatteur, petit propriétaire : face à la loi
du plus fort, ne restons pas isoléEs. Nous ne sommes pas touTEs dans
le même bateau ! Si pour l’État, les grands propriétaires, les banques
et les mairies, le logement est source de pouvoir, d’argent et de
profit, pour nous, le plus grand nombre, cela rime avec galère et misère.
St-Denis : y en a marre de la misère du logement
Des centaines de personnes sont à la rue, des milliers menacées
d’expulsion, des milliers encore vivent dans des logements insalubres et
dangereux.
Ne nous laissons pas faire, l’union fait la force. Occuper des
bâtiments, des logements, c’est se battre pour touTEs, en bloquant
l’augmentation des loyers, en empêchant que des logements restent vides,
ce qui maintient les loyers chers.
Les projets et travaux se multiplient pour transformer la ville. La
rénovation se fait à coups d’expulsions sans relogement dans la plupart
des cas. Elle n’est alors qu’un outil pour organiser la chasse aux pauvres.
Ne nous laissons pas diviser : l’insalubrité est devenue un prétexte
pour mettre les gens à la rue.
Pas d’enfants à la rue !
La précarité et la cherté des loyers mettent de plus en plus de familles
à la rue, qui dorment dans des boxes, des voitures, des caves… À
St-Denis de nombreuses écoles sont concernées : des familles dont les
enfants sont scolarisés se battent avec le centre social autogéré
l’Attiéké pour un logement. À Lyon, 9 écoles sont occupées depuis le 20
novembre pour le relogement de familles à la rue, dont les enfants sont
scolarisés.
Seule la lutte paie :
des logements il y en a, par la lutte on les aura !
À St-Denis :
- des militantEs et des personnes sans logement ont réquisitionné
l’ancienne Caisse primaire d’assurance maladie (31 bld Marcel Sembat) et
mis en place un centre social auto-organisé. 30 personnes relogées !
– des habitantEs de l’hôtel de l’Étoile d’Or, rue Ernest Renan, se
battent contre leur expulsion annoncée par la Soreqa (société mixte qui
rachète les immeubles insalubres pour après expulser les habitantEs)
qui a acheté l’hôtel à l’ex-propriétaire pour le démolir.
– des habitantEs expulséEs, dont une dizaine d’enfants scolarisés,
occupent un bâtiment au 4 rue Bonnevide (France Habitation a demandé
l’expulsion sans délais). On attend toujours que la mairie tienne ses
engagements.
- des parents d’élèves de l’école Jules Vallès – qui reste sans
centre de loisir – ont occupé un terrain de la Soreqa pour y installer
un centre et dénoncer le manque de professeurs en Seine-St-Denis.
Les expulsions de locations, de squats, de camps de roms, la chasse aux
sans-papiers, les manques de services scolaires sont différents visages
d’une même précarité : brisons l’isolement et les divisions pour une
solidarité directe entre toutes !
Nous exigeons :
- la RÉQUISITION des logements vides, la baisse des loyers et la
construction massive de logements réellement sociaux (PLAI : Prêt
Locatif Aidé d’Intégration)
- un logement digne pour touTEs
– un engagement de la mairie de relogement immédiat pour les enfants
des écoles et leurs familles qui se retrouvent à la rue
– la régularisation de tous les sans-papiers
- l’arrêt des expulsions sans relogement (pour tout type
d’habitation), des fermetures de places d’hébergement, et des coupures
de fluides (eau, électricité, gaz).
Manifestation – Samedi 13 décembre, à 14h, métro Porte de Paris, à
Saint-Denis – Assemblée générale sur le logement en fin de manif
Télécharger le tract en PDF:
https://paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/pdf/tract_logement_manif_13_decembre_1_.pdf
Centre social Attiéké, Collectif des habitantEs de l’Étoile d’Or,
Collectif du 4 rue Bonnevide, centre social « Francs-Tireurs » (La
Courneuve), Voix des Rroms.