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Camp de roms attaqué de nuit par des hommes armés: les policiers de la BAC tirent sur les victimes

In Revue de presse on février 10, 2015 at 16:22

Quelque chose de grave

Quelque chose de grave vient d’avoir lieu en France. Une étape supplémentaire dans la banalisation d’un racisme d’État. Un ami vient m’a écrit dans la nuit pour m’en alerter, et, bien sûr, je veux relayer son alerte. Qu’ici et ailleurs les écrivains, poètes ou romanciers, journalistes ou blogueurs donnent à leur tour un écho à ce que vit le peuple R

rom aujourd’hui, en France et en Europe. Nous devons raconter. Nous devons témoigner. Je reprends les mots de Philippe Lagatie, ami de longue date avec des familles rroms établies sur le campement qui a subi l’agression policière :

 

Dimanche 8 février 2015, quatre agents de la BAC (Brigade Anti-Criminelle) sont intervenus sur le camp rrom de Quatre-Cantons, près de Lille. Il faisait nuit, il était près de 22 heures et tout était calme sur le campement. Pas d’uniformes ni de brassards, voiture banalisée, les agents ont immédiatement gazé les habitants du camp qui s’approchaient, inquiets d’une telle intervention.

Un témoin raconte : « Ils avaient l’air ivres ou drogués, ils sont tombé deux fois dans les remblais tout seuls”.
Sans raison ni explication, ils ont agressés plusieurs personnes. Essentiellement des enfants. Des adultes les ont chassés du camps, les repoussant de manière pacifique, autant que possible, de manière à protéger les enfants. Les policiers ont dégainé et tiré des coups de feu en l’air. Une grenade lacrymogène à été lancée dont les émanations ont brûlé les yeux des enfants.

Des renforts ont été appelés. À peine arrivés sur place, des agents de police en uniforme ont engueulé leur collègues pour leur comportement injustifié.

Un enfant a été étranglé, une personne blessée aux yeux : deux plaies causées par une grenade lacrymogène. Des familles sont sous le choc,  les yeux brulés par le gaz.

Aucune interpellation, aucune arrestation n’a eu lieu.

Le lendemain matin, on ignore toujours la raison de l’intervention.
Anna Maria, l’une des médiatrices du campement qui est aussi une jeune maman, à tenté de parlementer avec les fonctionnaires de police. Elle a été insultée et molestée par les agents.

Source d’information : Secret Lazar , médiateur Rom,  07.55.27.63.73.

Philippe Lagatie

 

Ce matin, lundi 9 février à 9H30, témoignage de Philippe Lagatie :
« Je reviens du camp ce matin, ou j’ai été soutenir mes amis, leur apporter mon réconfort, m’assurer que les enfants allaient bien, en compagnie de Pat Bardet.

La petite Maria, six ans a eu son manteau déchiré par un policier sur 15 centimètre du bas vers le haut, le manteau ferme quand même, mais l’intérieur, le rembourage s’en va par la déchirure. Elle était venue dimanche après midi chez moi, son manteau était alors en parfait état.
Les enfants, qui m’ont invité à partager avec eux quelques graines de tournesol passées à la poêle, en guise de petit déjeuner, m’ont dit « que les policiers ont jeté une bombe qui a fait du feu et puis boum », probablement une grenade de gaz ?

Les adultes sont choqués de cette violence et n’ont pas dormi de la nuit.

Les responsables de la communauté ont été contactés par l’AFP, une enquête est en cours, une action envisagée.

Les adultes qui ont souvent des rapports courtois avec la police à qui, il arrive c’est vrai, d’aller au camp, ont été surpris de cette manière inhabituelle et ultra violente d’agir, surtout sans se présenter ni demander quoi que ce soit. Ils ont gazé de suite.

Les francophones ont aussi été très choqués des tombereaux d’insultes racistes proférées par les fonctionnaires de police.

Aucune personne convoquée au commissariat, aucune personne arrêtée, on ne sait toujours pas pourquoi ils sont venus, et l’AFP pour l’instant n’a pas encore d’informations supplémentaires.

La Ligue des droit de l’homme à été informée, tant à Paris qu’à Lille. Le service juridique de la LDH va saisir le procureur.

Des photos ont été prises par l’équipe de l’intercollectif rom 59-62 arrivés juste aprés les faits. Elles seront diffusée ultérieurement.

Un enfant a bien été étranglé par un policier, mais il va bien, malgré les traces de strangulation

L’adulte blessé, M. D, a deux petites plaies à l’œil droit une sur l’arcade sourcilière et une en haut de la pommette, causée par « la bombe lacrymogène ».

Le livre du PEROU est en librairie: « Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir. »Sur l’art municipal de détruire un bidonville.

In Revue de presse on mars 25, 2014 at 14:38

LE PEROU continue a oeuvré sur le terrain de Grigny, où des familles expulsées du bidonville de Ris-Orangis se sont réinstallées. Par ailleurs un projet de « base de vie » pour quelques famille d el’ancien terrain de Ris-Orngis a été validé et l’aménagement de cette base de vie voit enfin le jour. Vous pouvez participer les week end a son aménagement . pour cela visiter le site du journal de l’Ambassade du PEROU.

l’association:

Association loi 1901 fondée en octobre 2012 et présidée par le paysagiste et écrivain Gilles Clément, le Pôle d’exploration des ressources urbaines (PEROU) est un laboratoire de recherche-action sur la ville hostile, conçu pour faire s’articuler action sociale et action architecturale en réponse au péril alentour, et renouveler ainsi savoirs et savoir-faire sur la question. S’en référant aux droits fondamentaux européens de la personne et au « droit à la ville » qui en découle, le PEROU se veut un outil au service de la multitude d’indésirables, communément comptabilisés comme cas sociaux voire ethniques, mais jamais considérés comme habitants à part entière. Fondateur et directeur du PEROU, Sébastien Thiéry enseigne à l’EnsdadLab (Ensad Paris) et à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais et à celle de Versailles ; il est membre du comité pédagogique de l’École des Arts Politiques (Sciences Po Paris), et cofondateur de l’Université Foraine.

Le livre:

Le 29 mars dernier, le Maire de Ris-Orangis signait l’Arrêté municipal n° 2013/147 qui allait faire se précipiter trois jours plus tard les pelleteuses sur le bidonville dit de la « Nationale 7 », renommé par nos soins « Place de l’Ambassade ». Le 14 mars 2014, soit moins d’un an plus tard, nous publions Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir, ouvrage dans lequel, in extenso, est reproduit cet arrêté. Ainsi s’agit-il de rendre public un acte nous engageant collectivement, puisque signé par un élu de la République. Ainsi s’agit-il de donner ce texte de 8 pages à lire, à scruter, à comprendre autant que faire se peut, exercice démocratique fondamental puisqu’il s’agit bien de saisir ce qui s’énonce en notre nom. Tel exercice nécessite, par définition, culture de la plurivocité en opposition à ce que ce texte porte de sens unique. Nous avons alors adressé cet Arrêté municipal à trente auteurs en leur proposant de le « traduire » dans leur propre langue. Le résultat est peu commun : philosophes, architectes, poètes, artistes, traducteurs, et autres metteurs en scène brisent l’édifice, et l’ouvrent à une prise multiple, joyeuse, rageuse, sensible, ou encore clinique. Le résultat est peu commun : ce texte a priori conçu pour ne pas être lu nous apparaît, à la force des 320 pages qui composent cet ouvrage manifeste, comme monument de notre misère politique contemporaine, condensé de tous nos abandons. Telle lecture produit alors comme un appel à toutes les ripostes non seulement possibles mais nécessaires.

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Les nombreux contributeurs:

Jean-Christophe Bailly, écrivain – Étienne Balibar, philosophe – Stéphane Bérard, artiste – Chloé Bodart, architecte – Patrick Bouchain, architecte – Robert Cantarella, metteur en scène – Charlotte Cauwer, architecte – Hélène Cixous, écrivain – Julien Choppin, architecte – Gilles Clément, paysagiste – Margot Crayssac, architecte – Jean-Paul Curnier, philosophe – François Cusset, philosophe – Nicola Delon, architecte – Valérie De Saint-Do, journaliste – Jac Fol, philosophe – Jean-Michel Frodon, critique – Didier Galas, metteur en scène – Édith Hallauer, chercheuse – Cyrille Hanappe, architecte – Loïc Julienne, architecte – Isabelle Lassignardie, poète – Franck Leibovici, poète – Ronan Letourneur, metteur en scène – Francis Marmande, écrivain – Béatrice Mesini, géographe – Richard Sabatier, architecte – Merril Sinéus, architecte – Ramona Strachinaru, médiatrice – Michel Surya, philosophe – Aude Tincelin, photographe -Jean Torrent, traducteur.

chez POST Editions

 

 

 

Visionner le film de Sébastien Thiéry (PEROU) :

« Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir » : http://www.post-editions.fr/considerant.html

 

Expulsions sans l’accord des propriétaires : 270 personnes en Seine-Saint Denis.

In Revue de presse, Rroms, Uncategorized on mars 25, 2011 at 14:49

Alors qu’elles étaient installées sur des terrains appartenant aux mairies de Paris et de Bobigny, les familles rroms ont été expulsées de leur terrain par la préfecture du 93, sans consultation des propriétaires !

Bien que l’article dit 32 ter A/90 de la LOPPSI2 ait été considéré comme anticonstitutionnel, on voit que la préfecture du 93 expulse des habitants en se passant de l’avis des propriétaires. Il aura suffit d’une simple plainte d’ERDF pour raccordement illicite a électricité pour chassé 270 personnes; en invoquant alors des questions de sécurité ils mettent à la rue femmes, et enfants…

Le secteur du pont de Bondy

Après la publication d’un arrêté permettant l’évacuation d’un campement de 270 Roms, dans le secteur du pont de Bondy, à Noisy-le-Sec et Bobigny, la fondation Abbé Pierre dénonce un acte « pris au mépris de la récente décision du Conseil constitutionnel ». Elle demande au préfet l’annulation de cet arrêté.

Selon l’Abbé Pierre, « cet arrêté a été pris au mépris de la récente décision du Conseil constitutionnel de censurer l’art.90 de la loi LOPPSI 2, un article qui visait justement à autoriser les préfets à expulser sans décision de justice les occupants illégaux de locaux ou de terrains en cas de « graves risques » pour la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques ». En outre, les communes concernées – Paris et Bobigny – n’auraient pas été consultées, et s’étonnent dans un communiqué « de ce manquement aux usages républicains », tout comme le milieu associatif.

source: Le Parisien.

La mairie socialiste de Paris et la mairie communiste de Bobigny ont désapprouvé lundi une évacuation de Roms annoncée par la préfecture de Saint-Saint-Denis. Elles dénoncent son « caractère unilatéral », et demandent à l’Etat une table ronde sur les campements roms.

Quelque 270 personnes, principalement de nationalité roumaine, sont installées sur un terrain, situé sur les communes de Bobigny et Noisy-le-Sec, et propriété des villes de Paris et de Bobigny. « L’arrêté préfectoral se fonde sur une question de sécurité des biens et des personnes, à la suite d’une plainte d’ERDF, pour branchements illégaux sur le réseau électrique », expliquent les deux mairies. « Si nous comprenons les raisons de sécurité qui motivent cet arrêté, nous désapprouvons le caractère unilatéral de cette décision prise sans concertation avec les collectivités locales concernées et les associations qui accompagnent ces populations », ajoutent les municipalités.

Une évacuation « sans solution alternative d’hébergement ne réglera pas le problème », estiment-elles, ajoutant: « Les familles iront s’installer ailleurs et d’autres, à plus au moins long terme, viendront s’y réinstaller ». Les mairies demandent à l’Etat d’organiser « une table ronde au niveau régional et départemental pour un traitement socio-économique des campements roms associant les collectivités locales ».

source: Europe1.fr /AFP

Poissy irruption dans un camp de Roms/revue de presse

In Revue de presse on octobre 29, 2010 at 21:52

Des hommes cagoulés et armés, habillés comme des policiers, ont molesté des Roms…

Le commissatiat de Poissy, dans les Yvelines, a ouvert une enquête vendredi sur une étrange affaire. Dans la nuit de jeudi à vendredi,  plusieurs hommes cagoulés et armés se sont introduits dans un camp de Roms des Yvelines.

D’après les témoignages recueillis par les enquêteurs, ces hommes ont fait irruption dans le camp de la plaine de Triel-sur-Seine vers deux heures du matin dans une voiture munie d’un gyrophare. Ils ont pénétré dans des caravanes avec des fusils et des matraques, arrachant certaines portes.

Habillés comme des policiers

Plusieurs personnes du camp ont indiqué avoir été molestées et menacées avec des armes à feu, une femme précisant avoir été obligée de se déshabiller. L’agression aurait duré une demi-heure, les hommes cagoulés tirant en l’air à plusieurs reprises. Les habitants du camp ont précisé que leurs agresseurs «étaient habillés comme des policiers».

«Ces familles ne pourront jamais oublier ce qu’elles ont vécu. Le plus dramatique est que ces hommes sont repartis avec les papiers d’identité de plusieurs personnes du camp», a indiqué à Annick Omond, du Collectif de soutien aux familles roms de la plaine de Triel-Chanteloup.

Une trentaine de familles roms, menacées d’expulsion, vivent depuis plusieurs années dans des conditions précaires sur un terrain privé dans la plaine de Triel-sur-Seine. Elles réclament un autre terrain pour pouvoir vivre dans de meilleures conditions et notamment être raccordées à un réseau d’eau potable.

source: AFP/20minutes

A Montreuil, les Roms restent à la rue/ article

In Revue de presse on octobre 12, 2010 at 12:36

Une trentaine de personnes sont livrées à elles-mêmes dans le centre-ville. La municipalité affirme ne plus pouvoir assumer seule leur accueil.

Les Roms campent depuis huit jours dans une rue du centre de Montreuil.

Les Roms campent depuis huit jours dans une rue du centre de Montreuil.

Photo : Vincent Michelon/metro

Ni squat insalubre ni terrain abandonné, mais un simple trottoir pour dormir. Depuis une semaine, une trentaine de Roms, plusieurs familles avec des enfants en bas âge, campent à même la rue, dans le centre-ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis), à deux pas du métro Robespierre. Ces personnes ont été chassées le 5 octobre d’une propriété privée qu’elle squattaient.

“Nous vivons ici depuis trois ans, assure une mère de trois enfants. Durant deux ans, nous avons pu rester sur place. Maintenant, la mairie ne veut plus de nous”. Les Roms ont reçu le soutien sporadique de militants montreuillois, qui ont tenté le 7 octobre d’accéder à un bâtiment municipal abandonné pour leur permettre de s’héberger. Bilan : “Trois personnes ont été interpellées, ainsi que deux mineurs Roms, explique May, une habitante venue les soutenir. La police est intervenue et la municipalité a porté plainte”.

Une évacuation “par sécurité”, assure la Ville, car ce bâtiment était « insalubre ». Le conseiller municipal écologiste délégué aux populations migrantes, Claude Reznik, ne cache pas sa colère. “Ces militants instrumentalisent la situation et veulent nous faire passer pour les ennemis des Roms. Mais ces derniers se déplacent au rythme des expulsions par la préfecture. Nous en prenons déjà en charge 350 depuis 1 an et demi. Montreuil ne peut plus assumer seule cette situation”.

L’association La Voix des Roms a indiqué lundi qu’elle recherchait des terrains pour accueillir ces familles. “La maire de Montreuil, Dominique Voynet, avait appelé à la ‘résistance’ contre la politique du gouvernement, rappelle Saimir Mile, porte-parole de l’association. Nous lui demandons juste de faire de la résistance passive, et de ne pas envoyer la police quand nous nous installons sur un terrain”.

Source: Vincent Michelon. Metro.

Claire Auzias sur France info

In Revue de presse on septembre 10, 2010 at 21:26

Pas de honte à être Rom…

ActusPublié le 6 septembre 2010

A la veille du débat au Parlement européen de Strasbourg sur les Roms, un éclairage s’imposait sur ce peuple qui porte différents noms selon ses régions d’accueil (Roms, Tziganes, Flamencas, Gitans, Gypsies, Bohémiens, Manouches), et que l’on qualifie génériquement de Roms parce que leur langue est le romani. Nos invités : Claire Auzias, docteur en histoire, chercheur au laboratoire Socius de l’Université technique de Lisbonne (elle a publié : Roms, Tziganes, voyageurs : l’éternité et après ?” aux éditions Indigène), et Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

L\’interview

Roms

Cette compagnie aérienne qui collabore aux dernières expulsions de Roms

In Revue de presse on août 26, 2010 at 23:40

19 août 2010 : 86 Roms (61 de Lyon-St Exupéry et 25 de Paris-Roissy) sont expulsés en deux vols sur la compagnie low-cost roumaine Blue Air vers Bucarest (Roumanie). Comme les autres vols prévus pour expulser officiellement 850 Roms avant septembre, ils ont été affrétés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII).

Il s’agit du 25e charter d’expulsés Roms depuis le début 2010 (8313 personnes dont 1291 l’ont été officiellement «de manière contrainte»), tandis qu’en 2009 selon le ministère, 10’000 Roms ont été reconduits en Roumanie ou en Bulgarie à bord de 44 vols, dont environ 30% de retours forcés.

20 août : 124 Roms sont expulsés de Paris-Roissy vers Timisoara (Roumanie) sur un nouveau vol charter de Blue Air.

26 août : Deux nouveaux vols sont prévus ce jour de Paris (158 personnes) et Lyon (125 personnes)… Le ministère précise que 681 ressortissants roumains et bulgares ont été expulsés entre le 28 juillet et le 25 août. Il y a eu 132 départs forcés et 549 «volontaires».

Deux nouveaux vols sont programmés les 14 et 30 septembre.

Note : Blue Air est une compagnie aérienne roumaine charter créée en décembre 2004 et présente dans beaucoup de pays (ici à Paris-Beauvais et Nice). On remarquera que pour faciliter le travail des flics, ses charters d’expulsés de Roms sont partis de l’aéroport de Roissy alors que sa base pour tout un chacun est à Beauvais… Son président est Gheorghe Răcaru.

Agence : 1, Boulevard Pershing, 75017 Paris. 01 45 74 69 83 ; 961 49 65 03

Rappelons aussi que le plus grand expulseur reste Air France, et que c’est l’entreprise Carlson Wagonlit Travel (CWT) qui réserve depuis des années pour le compte du ministère les places d’avion pour les expulsés et leur escorte (et l’hôtel à l’arrivée pour l’escorte). On trouve ses agences dans tous les départements.

Brèves du désordre, 26 août 2010.

Près de 300 Roms décollent pour Bucarest

In Revue de presse on août 26, 2010 at 16:13

Nouveaux décollages vers Bucarest

Près de 300 Roms décollent pour Bucarest

Des Roms à leur arrivée le 26 août 2010 à l'aéroport de Saint-Exupery à Lyon. (AFP Philippe Desmazes)

Près de 300 Roms doivent regagner la Roumanie aujourd’hui, à bord de deux avions spécialement affrétés. Un avion devant transporter 125 personnes a décollé de Lyon en fin de matinée. Un autre est parti de l’aéroport de Roissy, reconduisant 158 personnes en Roumanie. Deux vols spécialement affrétés ont déjà décollé la semaine dernière. Il s’agit du 29e appareil spécialement affrété depuis le début de l’année.

Mercredi, Eric Besson, le ministre de l’Immigration, a annoncé une «accélération» des reconduites de ressortissants roumains et bulgares. Avec les vols de ce jeudi, ce seront 8.313 Roumains et Bulgares qui auront été raccompagnés, en grande majorité «de manière volontaire» (c’est-à-dire avec les 300€ par adulte de l’aide au retour humanitaire), depuis le 1er janvier, contre 9.875 pour l’ensemble de l’année 2009.

Par ailleurs, un nouveau campement a été évacué à Villeneuve-d’Ascq, près de Lille. Les 29 adultes du campement ont été placés en garde à vue.

Les roumains inquiet d’actions «pouvant dégénérer dans le racisme et la xénophobie»

La formule est alambiquée, mais sonne comme une prudente mise en garde à l’encontre du gouvernement français. «Beaucoup de gens en Roumanie sont inquiets que l’on puisse croire dans la possibilité de résoudre le problème par des actions pouvant dégénérer dans le racisme et la xénophobie», a averti Valentin Mocanu, secrétaire d’Etat roumain chargé du dossier des Roms.

«Nous ne considérons pas qu’il y a un excès de citoyens roumains aujourd’hui en France», a-t-il poursuivi, répétant toutefois qu’il n’y avait pas de tension avec le gouvernement français.

Avec son collègue Dan Valentin Fatuloiu, secrétaire d’Etat chargé de l’Ordre et de la Sécurité publique, il doit encore rencontrer cet après-midi Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

Après les premières discussions, les autorités des deux pays ont convenu de «mieux gérer les flux migratoires bilatéraux» et «de soutenir le renforcement des politiques d’intégration des populations défavorisées». Parmi les premières mesures concrètes, le nombre de policiers roumains en Ile-de-France passera de 4 à 14.

[Source : Libération – Société 26/08/2010 à 12h41 ]

Dénonçant le sort des Roms, un médecin refuse la Légion d’honneur

In Revue de presse on août 25, 2010 at 01:40

Paris, le mardi 24 août 2010.

Le docteur Anne-Marie Gouvet, anesthésiste à la polyclinique de Navarre à Pau a décidé, sans doute inconsciemment, de faire mentir Jules Renard. L’écrivain amoureux d’aphorismes affirmait en effet : « En France, le deuil des convictions se porte en rouge et à la boutonnière », faisant allusion à ceux, nombreux, qui préfèrent taire leurs ressentiments et leurs révoltes, pour le seul plaisir d’arborer la Légion d’honneur à leur veston. Anne-Marie Gouvet ne sera pas de ceux-là. Si les décorations remises par la République semblent une coutume familiale, puisque ses parents et son grand-père reçurent la Légion d’honneur, l’honneur est une tradition à laquelle elle se veut bien plus fidèle. Or, pour Anne-Marie Gouvet, face à « la politique mise en œuvre par le gouvernement » elle ne pouvait consentir à être élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur pour son « engagement fidèle au service de la France».

Bulldozer

C’est le sens même de cet engagement qui lui est apparu au fil des semaines en contradiction avec les engagements du pouvoir actuel qui souhaitait lui décerner la légion d’honneur. Après la promulgation de sa distinction le 14 juillet, Anne-Marie Gouvet, surprise de cette annonce, fruit des démarches secrètes de son fils et son époux, choisit après un temps de réflexion d’accepter cette décoration. L’été, pourtant, l’a conduite à modifier ses positions. Le démantèlement de plusieurs camps de Roms et la stigmatisation de ces populations furent en effet vécus comme des événements difficilement tolérables aux yeux de celle qui aux côtés d’organisations comme Médecins du Monde ou aujourd’hui la Chaîne de l’Espoir a sillonné le monde du Kurdistan iranien au Rwanda en passant par l’Afghanistan. C’est notamment ce dernier pays qu’elle gardait à l’esprit en écrivant ces derniers jours sa lettre de refus de la Légion d’honneur au Président de la République : « Comment pourrais-je repartir en Afghanistan, en Mongolie  ou ailleurs avec cette décoration, tandis que les Roms, citoyens européens, vivent dans la boue et assistent, impuissants, à la destruction au bulldozer de leurs rudimentaires campements ?» s’interroge-t-elle dans cette missive adressée à Nicolas Sarkozy. « J’ai travaillé dans trop de camps de déplacés pour tolérer la manière dont sont traités par la France les réfugiés et autres sans papiers » écrit-elle encore.

Aurélie Haroche

[Source :  JIM (journal international de médecine)]

Les Roms de Villeneuve-le-Roi échappent à l’évacuation de leur campement

In Revue de presse on août 24, 2010 at 17:54

L’audience devait avoir lieu le 9 septembre. A cette date, les onze familles roumaines qui ont monté quelques cabanes sur un terrain boisé, à Villeneuve-le-Roi, devaient savoir si la justice ordonnait leur expulsion. Au vu de la politique actuelle, nul doute qu’une telle décision n’aurait pas tardé à être mise à exécution.

Mais le Conseil général du Val-de-Marne, propriétaire de ce terrain non-constructible, a décidé ce mardi de se désister de la procédure enclenchée par lui-même il y a quelques semaines. «Nous sommes allés sur le terrain ce matin et constaté que ces gens n’occasionnent pas de gêne», explique-t-on au cabinet du président PCF du département, Christian Favier.

Systématiquement chassés

Un répit pour la trentaine de personnes, qui a connu la pérégrination depuis son arrivée en France. «La plupart ont travaillé quelques années en Italie, raconte Christele Maïcon, membre de l’association Imediat et du collectif Romeurope. Beaucoup d’entre eux sont passés par le camp de Massy, où les conditions de vie étaient terribles».

Le bidonville a été ravagé par un incendie, le 8 mars dernier. Ses habitants ont quasiment tous été reconduits en Roumanie le 10 mars, avec les 300 euros de l’aide au retour.

Revenus en France, «ils ont tourné pendant trois semaines, mais ont été systématiquement expulsés», rapporte Christele Maïcon. «On s’est installés sur un terrain privé, le propriétaire est venu, la police nous a chassés. On a vécu en pleine rue, pendant une semaine. On est partis ailleurs, on a encore été chassés», énumère Cosmin, jeune roumain de 24 ans qui habite le terrain de Villeneuve.

Tentative d’expulsion illégale

Quelques jours après leur installation, aux alentours d’avril, la police a débarqué. «Elle leur a demandé de quitter les lieux, sur le champ», relate Christele Maïcon. Pourtant, le Conseil général n’avait encore rien demandé à cette époque. «Des militants ont réussi à empêcher l’expulsion, en rappelant qu’elle doit respecter une procédure», indique la militante. Depuis, «la police passe de temps en temps, mais elle nous respecte. Elle voit qu’on entretient le terrain, qu’on ne vole pas, etc.», témoigne Cosmin.

Nouveau tourment, le 6 août : les habitants du campement reçoivent une convocation au tribunal pour le 10 août, soit quatre jours plus tard. Le Conseil général a demandé à récupérer son terrain auprès de la justice. «C’est une procédure automatique, à titre de précaution, justifie le cabinet du président. En tant que propriétaires des terrains, nous avons des responsabilités. Si un incendie part de ces emplacements, se propage aux maisons voisines, les gens peuvent se retourner vers nous».

«Nous restons vigilants»

A l’audience, le 10 août, ils étaient tous là. L’avocat a fait valoir la nécessité de laisser plus de temps pour préparer la défense. Et demandé le renvoi, accepté.

Le retrait de la procédure par le Conseil général signe l’épilogue provisoire d’un périple peu agréable. «Ce n’est pas une réponse pérenne. L’idée, c’est de travailler à des solutions dignes d’hébergement», indique le cabinet de Christian Favier. «Au moins, ils ne seront plus systématiquement chassés, se félicite Christele Maïcon. Nous restons vigilants, mais avec cette relative stabilité, j’ai bon espoir de pouvoir engager un véritable travail d’insertion». Les soutiens de ces Roms veulent notamment obtenir l’inscription des enfant à l’école.

Les Roms de Villeneuve-le-Roi

Campements de Roms, à Villeneuve-le-Roi, le 20 août 2010. Une trentaine de personnes habitent des cabanes construites sur ce terrain caché de la route par les arbres. (Stéphane LAGOUTTE / M.Y.O.P)

[Source : Libération – ELODIE AUFFRAY ]