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Le syndicat de la magistrature s’indigne des choix du maire de Saint-Denis

In Communiqués on janvier 3, 2015 at 14:00

Évacuation de terrain :

Le maire de Saint Denis fait du hors piste !

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IMG_8513Photos/ Marine Danaux. Les enfants du terrain et le camion école de l’ASET avant l’expulsion…

Communiqué de presse en réaction à l’arrêté d’expulsion adopté au mépris d’une décision de justice à Saint Denis (93)

Alors que la mise à l’abri des personnes en partance pour les stations de sport d’hiver est la préoccupation du moment, à Saint Denis (93), c’est sans une once d’hésitation que le maire vient de prendre un arrêté d’évacuation à destination de la vingtaine de familles qui avait trouvé, sur un terrain communal inutilisé, un refuge déjà bien précaire.

Il y aurait beaucoup à dire sur ces pratiques municipales qui consistent, dans un arrêté sibyllin, à constater une insalubrité ou un danger que ces mêmes édiles ont refusé de voir lorsqu’il leur revenait d’organiser l’accès à l’eau courante et le ramassage des ordures… Mais il a fallu à la mairie de Saint Denis passer deux autres barrières, au moins morales : celle du grand froid, qui devait conduire à privilégier un abri, même de fortune, sur la vague promesse d’un hôtel social pour deux jours et, plus fondamentale, celle du nécessaire respect des décisions de justice.

Car c’est là l’indécence de cet arrêté d’expulsion : il survient alors qu’une décision du Tribunal de grande instance de Bobigny avait assorti sa décision d’expulsion des habitants d’un délai de huit mois, jusqu’en juin 2015 : un sursis à expulser destiné à permettre la poursuite des démarches d’insertion et la scolarisation des enfants, que les évacuations brutales mettent systématiquement à mal.

Le Syndicat de la magistrature condamne avec la plus grande vigueur ces pratiques par lesquelles, ici comme aux « Coquetiers » de Bobigny, les édiles locaux bafouent les décisions de justice pour renvoyer à la rue et à l’errance des hommes, des femmes, des familles qui avaient trouvé sur un terrain inexploité un abri de fortune et une stabilité indispensable à leur survie.

mail : contact@syndicat-magistrature.org <hr /> <h3>Un bidonville rom de 300 personnes évacué en Seine-Saint-Denis. /<a href= »http://www.liberation.fr/societe/2014/12/12/un-bidonville-rom-de-300-personnes-dont-des-enfants-evacue-en-seine-saint-denis_1162260″ target= »_blank »><span class= »author »>AFP</span></a><a href= »http://www.liberation.fr/societe/2014/12/12/un-bidonville-rom-de-300-personnes-dont-des-enfants-evacue-en-seine-saint-denis_1162260″ target= »_blank »> 12 décembre 2014</a></h3> <div class= »grid-2-1 main-content line »> <div class= »mod »><section id= »news-article »><article><header class= »banner-headline »> <div class= »description »> <h4>Le terrain, évacué à la suite d’un «arrêté de péril» pris par la mairie communiste de Saint-Denis, hébergeait «plusieurs dizaines d’enfants» pour lesquels des demandes de scolarisation avaient été faites.</h4> </div> </header> <div id= »article-body » class= »article-body mod »> <div> Un bidonville rom abritant environ 300 personnes, dont plusieurs dizaines d’enfants, a été évacué à Saint-Denis, sans qu’aucune proposition de relogement n’ait été proposée à la grande majorité des occupants, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. Au total, <em>«280 personnes ont été évacuées sans incident»</em> jeudi matin, a expliqué un porte-parole de la préfecture. L’Etat<em> «a proposé une solution d’hébergement provisoire pour trois familles présentant une situation de vulnérabilité particulière»</em>, a-t-elle ajouté. En pratique, seul un couple avec enfants en bas âge, un couple dont la femme était enceinte et une famille avec deux enfants ont pu dormir à l’hôtel. Un diagnostic social, prévu par la circulaire Valls d’août 2012 sur les évacuations de bidonvilles mais dont l’inefficacité est dénoncée par les associations, avait été réalisé le 30 octobre, a précisé la préfecture.<em> </em><em>«On met des enfants dans la rue sans abri»</em>, <em>«c’est toujours le même truc ridicule»</em> consistant à évacuer un camp dont les occupants iront trouver un abri précaire ailleurs, a dénoncé Umberto Guerra, de l’association Rromeurope. <p class= »others »>Lire aussi <a href= »http://www.liberation.fr/societe/2014/10/22/roms-que-le-gouvernement-respecte-la-loi_1127194″ target= »_self »>Roms : que le gouvernement respecte la loi</a></p> Selon cette association, ce campement entre Seine et voie ferrée a été évacué à la suite d’un <em>«arrêté de péril»</em> pris par la mairie communiste de Saint-Denis qui n’était pas joignable dans l’immédiat. Le terrain évacué, occupé depuis quelques mois, hébergeait <em>«plusieurs dizaines d’enfants»</em> pour lesquels des demandes de scolarisation avaient été faites à la mairie de Saint-Denis, a précisé Andrea Caïzzi, de l’association d’aide à la scolarisation des enfants tsiganes (Aset), dont le bus passait deux fois par semaine sur le site. Comme cela se produit régulièrement après ce type d’évacuations, la plupart des Roms ont trouvé refuge dans d’autres campements du département ou du Val-d’Oise voisin, notamment à Argenteuil et Saint-Ouen l’Aumône, a précisé Andrea Caïzzi. Fin novembre, la commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) s’était alarmée du <em>«nombre sans précédent»</em> d’évacuations de bidonvilles en 2014,appelant à <em>«mettre fin à la violation des droits»</em> des populations roms. <h3>Plusieurs évacuation imminentes</h3> Ces dernières années, le département de Seine-Saint-Denis est celui qui a accueilli le plus de bidonvilles roms. En octobre, la préfecture recensait une cinquantaine de campements et bidonville roms dans le département. Les évacuations, mises en œuvre par la préfecture de ce département de banlieue populaire de Paris, se sont accélérées. En 2013, la préfecture a évacué 299 campements abritant 9 929 personnes – parfois les mêmes Roms évacués de plusieurs endroits successifs. Selon les associations, plusieurs évacuation de bidonvilles sont imminentes, notamment à Stains où 350 personnes sont menacées, suite à un arrêté municipal s’appuyant sur la dangerosité des baraquements et les plaintes de riverains.

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